Dans un contexte économique marqué par une inflation persistante et des taux d'intérêt en baisse, il est crucial de vous constituer une épargne de sécurité solide. Cette démarche est particulièrement pertinente pour les personnes proches de la retraite, soucieuses de préserver leur pouvoir d'achat et de faire face aux imprévus financiers. Retour sur les fondements de l’épargne de précaution, sur les placements préconisés et le montant idéal.
L'épargne de précaution est une réserve financière destinée à couvrir les dépenses imprévues, telles que des frais médicaux, des réparations urgentes ou une perte de revenus temporaire. Elle permet de faire face à ces situations sans recourir à l'endettement pour préserver votre stabilité financière.
Cette épargne est principalement destinée à :
Faire face aux dépenses imprévues : santé, logement, véhicule ;
Assurer les dépenses courantes en cas de baisse de revenus ;
Pour une épargne de précaution, il est recommandé de privilégier des placements sûrs, liquides et peu risqués. Voici un tableau comparatif des principales options disponibles en 2025 :
Livret A | 1,7 % | 22 950 € | Exonéré d'impôts | Immédiate |
LDDS | 1,7 % | 12 000 € | Exonéré d'impôts | Immédiate |
LEP | 2,7 % | 10 000 € | Exonéré d'impôts | Immédiate |
Les livrets réglementés tels que le Livret A, le LDDS (livret développement durable et solidaire) et le LEP (livret épargne populaire) offrent une sécurité optimale grâce à la garantie de l'État et une exonération d'impôts. Le LEP, en particulier, propose un taux attractif de 2,7 % pour les foyers modestes. Ces taux permettent de préserver le pouvoir d'achat face à une inflation modérée, tout en assurant la liquidité nécessaire pour faire face aux imprévus.
Les experts financiers recommandent de constituer une épargne de précaution équivalente à trois à six mois de revenus. Par exemple, pour un revenu mensuel de 2 500 €, cela représente entre 7 500 € et 15 000 €.
Pour les profils très prudents, notamment les retraités, il peut être judicieux de viser un montant plus élevé, jusqu'à 25 000 €, afin de couvrir les dépenses imprévues sans compromettre votre niveau de vie.
Mettre de côté une épargne de précaution est une première étape essentielle, mais il est tout aussi important de la gérer efficacement dans le temps. Pour les ménages à revenus élevés ou les futurs retraités disposant d’un certain patrimoine, il est indispensable de réfléchir à cette épargne comme un socle de sécurité, autour duquel s’organise une stratégie patrimoniale globale.
Les livrets défiscalisés comme le Livret A, le LDDS et, sous conditions de ressources, le LEP, sont des outils incontournables. Ils combinent garantie du capital, liquidité immédiate et exonération d’impôt sur les intérêts. Même pour les épargnants à hauts revenus, ils restent pertinents.
Leurs atouts :
Le Livret A permet de placer jusqu’à 22 950 euros par personne ;
Le LDDS est plafonné à 12 000 euros ;
Le LEP, accessible sous conditions, est plafonné à 10 000 euros, avec un taux attractif de 2,7 % en 2025.
Un couple peut donc sécuriser jusqu’à 69 900 euros de liquide sur ces produits (Livret A, LDDS et LEP cumulés). Ces supports sont parfaits pour répondre à des dépenses imprévues, tout en protégeant l’épargne de l’inflation.
Les spécialistes s’accordent à dire qu’une épargne de précaution efficace représente entre trois et six mois de dépenses courantes. Pour des foyers à revenus élevés, ce calcul doit être basé sur le train de vie réel plutôt que sur les seuls revenus.
Quelques exemples :
Un couple gagnant 9 000 euros net par mois et dont les dépenses mensuelles s’élèvent à 6 500 euros devrait viser entre 20 000 et 40 000 euros d’épargne de précaution ;
Un professionnel senior avec 6 000 euros nets par mois, pour 4 500 euros de dépenses, devrait disposer d’une réserve comprise entre 13 000 et 27 000 euros.
Cette réserve protège contre les imprévus majeurs : panne, travaux, frais de santé, soutien à un proche ou aléas fiscaux.
Un bon réflexe consiste à mettre en place un virement automatique depuis votre compte courant vers votre livret chaque mois. Cela permet d’épargner sans y penser, de lisser l’effort budgétaire et de profiter de l’effet boule de neige des intérêts, même à court terme.
C’est aussi une stratégie pertinente pour ceux qui se demandent "combien épargner" et qui préfèrent construire progressivement leur réserve plutôt que d’y affecter un montant important d’un seul coup.
Quand le montant de précaution recommandé est atteint, l’excédent d’épargne ne doit pas rester sur des livrets à faible rendement. Il est alors pertinent de s’orienter vers des produits offrant un meilleur compromis entre sécurité et performance.
Pour les projets à un horizon de deux à cinq ans, plusieurs solutions se présentent :
Les comptes à terme européens accessibles via Raisin, avec des taux pouvant atteindre 2,73 % ;
Les fonds en euros des contrats d’assurance-vie, stables et garantis, avec des rendements proches de 2,5 %
Pour des horizons plus longs, il est judicieux d’ouvrir un contrat d’assurance-vie multisupport, d’envisager un plan d’épargne retraite ou de commencer à investir dans des ETF. Ces supports permettent une diversification progressive, une meilleure espérance de rendement et un pilotage adapté au niveau de risque accepté.
Il est aussi possible de soutenir des projets de développement durable solidaire à travers certains fonds ISR, disponibles sur le LDDS ou dans l’assurance-vie.
Pour aller plus loin : retrouvez notre dossier complet sur les meilleures astuces pour diversifier votre épargne.
Les besoins évoluent. Il est essentiel d’ajuster régulièrement le montant de précaution à son mode de vie. Par exemple :
L’arrivée à la retraite peut faire baisser certaines charges, mais en augmenter d’autres (santé, dépendance) ;
Une succession, un projet immobilier ou une évolution fiscale peuvent justifier une épargne temporairement plus importante.
L’objectif reste de maintenir un niveau de sécurité cohérent avec son style de vie, sans immobiliser inutilement du capital.
S’exposer à des supports trop risqués pour son épargne de précaution : les marchés financiers peuvent être intéressants, mais ne conviennent pas à un capital que vous pourriez avoir besoin de mobiliser à court terme.
Une fois votre épargne de précaution constituée, il est temps de penser à l'avenir et de diversifier vos investissements en fonction de vos projets et de votre horizon de placement.
Comptes à terme : proposent des taux fixes pour une durée déterminée, idéals pour des projets à moyen terme ;
Investissements durables et solidaires : les placements dans des projets de développement durable et solidaire permettent de donner du sens à votre épargne tout en diversifiant votre portefeuille.
Souvenez-vous : votre épargne de précaution est la base de votre stratégie patrimoniale. Une fois cette fondation sécurisée, vous pouvez envisager avec sérénité des placements plus dynamiques, en tenant compte de votre profil, de vos objectifs et de votre tolérance au risque de perte en capital.